Le paysage automobile a été fortement chamboulé cette année. L’année 2009 fut ainsi une véritable hécatombe pour nombre de marques et modèles, et un feuilleton sans fin pour d’autres. Des groupes se sont formés, des marques ont fusionné, d’autres ont disparu ou ont été revendues. Et l’avenir s’annonce vert : électriques et hybrides pourraient rafler la mise. Petit tour d’horizon du secteur pour l’année 2010.
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Mariages et disparitions
Pontiac, Saturn, Hummer et probablement Saab… la crise aura coûté cher à General Motors cette année. Obligé de se séparer de ses marques les moins rentables pour survivre, l’ex-géant américain a dû se résoudre à démanteler ces marques. Saab reste pour le moment en sursis, car si GM a d’ores et déjà annoncé son arrêt de mort, Spyker a redéposé une nouvelle offre de rachat améliorée tandis que l’Etat suédois pourrait aussi tenter un baroud d’honneur. Opel de son côté l’a échappé belle. Presque revendue, puis presque anéantie, la marque, trop importante d’un point de vue technique et stratégique européen, a finalement été conservée dans le giron de sa maison-mère.
Ce qui n’est pas le cas de Hummer, gloire bling-bling des années 90-2000, passé dans les mains d’un obscur fabricant chinois d’engins de chantiers (Sichuan Tengzhong Heavy Industrial Machinery). Autre groupe, mais pour un résultat identique avec Volvo, que Ford vient de décider de céder au chinois Geely. Ford – seul constructeur américain en relative bonne santé- cherche à se débarrasser de la marque suédoise depuis un an et devrait récupérer pas loin de deux Mds de dollars dans la transaction.
Une véritable hécatombe ! Côté européen, après un long feuilleton à rebondissements, la reprise de Porsche par Volkswagen s’est conclue officiellement, malgré les dettes du constructeur de luxe. Martin Winterkorn, patron de Volkswagen, a également pris récemment la tête de Porsche. Mais les alliances n’en finissent pas de se former : Volkswagen aurait également des vues sur une partie du capital du japonais Suzuki, Renault envisagerait de s’allier à Daimler (qui cherche un partenaire pour relancer Smart), et PSA Peugeot-Citroën considérerait une alliance avec son partenaire de longue date Mitsubishi. Sans oublier l’une des plus grosses, et des plus inattendues, reprises de l’année : celle de Chrysler par l’italien Fiat.
S’il est certain qu’en ces temps de crise, les mariages et les alliances permettent d’éviter certaines disparitions de marques et de savoir-faire, on peut également craindre un appauvrissement de l’offre, une aseptisation du marché avec des modèles reposant tous sur une même plateforme, simplement rebadgés.
Nouvel ordre mondial… vert
Enfin, cette année 2010 qui s’annonce, marquera surtout l’avènement des motorisations et des carburants alternatifs : électrique, hybridations en tout genre vont donc fleurir sur nos routes. Tous les constructeurs ont prévu des modèles plus propres pour l’année prochaine. Au programme, beaucoup de déclinaisons hybrides de modèles existants. Par exemple – car la liste exhaustive serait longue comme le bras - les BMW X6 et Série 7, la Toyota Auris restylée, le Porsche Cayenne, ou encore l’Audi Q5.
Enfin, les premières voitures électriques devraient également voir le jour même si l’infrastructure n’a toujours pas été développée – ni même vraiment réfléchie - pour la recharge des véhicules électriques. Si Mini et Smart ont lancé les tests de leurs versions «zéro émission», Peugeot et Citroën vont commercialiser dès la fin de l’année 2010 leurs iOn et C-ZERO (versions françaises de l’iMiEV). Renault lancera pour sa part le début des hostilités « pur jus » début 2011 seulement, avec notamment la Fluence électrique. C’est également en 2011 que devrait débuter le service Autolib’ à Paris - les voitures électriques en libre service, sur le modèle du Vélib’.
Moins bonne nouvelle pour finir, la prime à la casse est vouée à disparaître. D’abord réduite à 700 € dès le 1er janvier 2010, elle passera ensuite à 500 € au 1er juillet, puis à 300 € en 2011. De même, le bonus-malus écologique est ré-évalué en 2010 : les seuils sont tous abaissés de 5 grammes et les montants sont réduits pour les deux plus petits bonus. Il faudra donc que le nouveau véhicule émette moins de 125 g de CO2 au km pour être éligible au bonus tandis que dès 156 g/km il sera taxé d’un malus (contre 161 à ce jour).
Un nouveau classement
L’année 2010 pourrait donc voir le classement des constructeurs mondiaux totalement chamboulé : Audi-Volkswagen devrait rafler la 1ère place devant Toyota, alors que General Motors risque de chuter de plusieurs rangs.
source: autonews