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LE MUGUET [/center]
Le muguet - convallaria maialis - ou lis des vallées, tient son origine latine de convallis (vallée), de leiron (lis) et de maialis (de mai). Le nom français dérive de muge ou musc du latin muscus, à cause probablement de son parfum.
Le muguet est une plante herbacée de 10 à 30 cm de haut, avec deux feuilles seulement, vertes et allongées. Les fleurs blanches, en forme de clochette, sont portées par une hampe unique d'avril à juin. Des baies rouges, arrondies, contenant 2 à 6 graines, remplacent les fleurs de juillet à octobre. La plante, vivace, se multiplie par son rhizome rameux traçant dans tous les sous bois de France excepté en Méditerranée.
Toxicité
Le muguet est toni-cardiaque et diurétique. Précisément, il ralentit le rythme cardiaque, renforce l'énergie de contraction systolique et augmente l'excitabilité de la cellule musculaire cardiaque. Il provoque également un augmentation de pression artérielle. Enfin il a une action diurétique par irritation de l'épithélium rénal (ressources médicinales de la flore française - vigot frères).
L'intoxication est possible quand les quantités absorbées sont trop importantes ou bien qu'il s'agit d'enfants. Toutes les parties de la plante sont toxiques. L'eau dans laquelle a séjourné le muguet est aussi toxique. La toxicité du muguet est le fait de trois substances: la convallarine, la convallamarine et la convallatoxine. La convallatoxine a une activité située entre la digitaline (extrait de la digitale) et l'ouabaïne (extrait du strophanthus - n'est pas absorbé par voie digestive).Les toxiques du muguet sont des "poisons" du coeur .
En cas d'intoxication, on constate d'abord des troubles digestifs (irritation de la bouche, douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées). Ensuite, surviennent les troubles cardiaques avec ralentissement du coeur et troubles du rythme. La respiration s'accélère. La mort est provoquée par arrêt cardiaque. Parfois sont observés somnolence, vertiges, convulsions, tremblements et augmentation de la diurèse (augmentation du volume des urines).
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On distingue deux périodes d'intoxication: la première en mai où les fleurs, la plante entière et l'eau des vases dans laquelle a séjourné le muguet sont en cause. Il s'agit d'adultes ou d'enfants qui mâchonnent fleurs ou brins, ou bien boivent par distraction l'eau d'un verre où a trempé un brin de muguet (15 cas). La deuxième période se situe d'août à octobre et seules les baies du muguet sont responsables d'intoxications.
Dans 45% des cas, l'intoxiqué a été à l'hôpital. L'intoxication par le muguet peut en effet être grave et nécessite donc souvent une évacuation digestive associée à une surveillance cardiaque. Cette attitude est généralement préconisée car les quantités de muguet ingérées sont souvent inconnues (30% des cas), ou bien quand il s'agit d'enfants. Lorsque les quantités absorbées sont estimées faibles par nos médecins toxicologistes, une simple surveillance à domicile est conseillée, associée à un pansement digestif (37% des cas).
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Le Muguet est donc une plante toxique dont l'ingestion accidentelle est généralement sans conséquence car les quantités prises sont trop faibles et/ou les mesures évacuatrices ont été précoces. Cependant la gravité de l'intoxication doit demeurer toujours présente à l'esprit.
En cas d'ingestion accidentelle de la plante en fleur, de baies, ou de l'eau souillée d'un vase, il est vivement recommander d'appeler le centre antipoison ou de consulter son médecin traitant, afin d'évaluer le risque et de conseiller la personne intoxiquée judicieusement.
Les mesures de prévention qui relèvent du bon sens:
- apprendre aux enfants que même si la plante est jolie, c'est du poison;
- ne pas laisser traîner de l'eau souillée par un bouquet de fleurs sur la table, surtout si le vase est un verre d'eau;
- ne pas mâchouiller la plante.
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Le saviez-vous ?Le muguet s'appelait autrefois lis des vallées qui est toujours son nom en anglais : lily of the valley.
Le muguet est cultivé de façon intensive dans la région nantaise. Selon les années, la production oscille entre 7 et 10 millions de brins. La région bordelaise fournie également un volume largement moindre (1 million de brins en moyenne par an).
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